7 juil. 2011

NIFFF 2011 Première partie

Alors mes ptits canards je vous écrit de Suisse, plus exactement de Neuchâtel, pour vous faire part de mon expérience au Neuchâtel International Fantastic Films Festival (ou plus communément NIFFF). Ce texte est réalisé en collaboration avec Corvis, mes passages sont en italique, bref, ENJOY!


À Neuchâtel, en Suisse, les voitures s’arrêtent pour vous laisser passer, même les caissières vous tutoient, et on ne dit pas quatre-vingt-dix mais nonante.
Jusqu’ici, cela n’a aucun autre intérêt pour vous que de se dire qu’il fait bon vivre chez les helvètes.
Sauf qu’à Neuchâtel, il y a aussi le NIFFF, 3ème plus important festival de film fantastique en Europe (après Sitges et le BIFFF), et là, de suite, c’est beaucoup plus intéressant.
Du coup n’écoutant que notre courage, nous sommes parti à la conquête du pays du chocolat pour vous en ramener le maximum d’échos.

C’est donc assis sur un banc à côté du sosie de William Lustig que nous décidons d’écrire nos péripéties.
Après quelques heures de voyage nous arrivons enfin à Neuchâtel. Pas le temps de se reposer, nous devons récupérer nos accréditations et nos billets pour les films de la première journée. Trop tard, il n’y a plus qu’une place de libre pour HIDEAWAYS, le film d’ouverture, qu’à cela ne tienne, Corvis y part tandis que j’en profite pour boire un verre de vin avec nos hôtes.

Alors cette ouverture ? Et bien curieusement, alors que l’ambiance est conviviale, l’équipe adorable et que le public est chouchouté, la cérémonie se révèle lénifiante, accumulant simplement les discours consensuels obligatoires des instances locales. À peine y apprend-on la présence d’une nouvelle salle pour pallier à la disparition de l’Open Air, ainsi que la création des deux nouvelles sections Films of the Third Kind et Ultra Movies. C’est donc à quelques places d’Hershell Gordon Lewis invité d’honneur de l’année que je supporte tant bien que mal ce passage obligé, avec l’espoir que le film me requinquera. Las, HIDEWAYS est un croisement improbable de X-men et Twilight, le tout dans une esthétique de conte de fée ratée tant la réalisation est brouillonne et, disons le tout haut, techniquement très pauvre. De la part d’Agns Merlet, réalisatrice du remarqué Dorothy, cette histoire de jeune homme à pouvoir destructeur découvrant l’amour et la rédemption dans les bras d’une cancéreuse en face terminale, se fourvoyant dans la niaiserie la plus totale, est une sacrée déception.
Après des discours sans fin et un film quasi inintéressant, nous nous retrouvons pour SAINT, le film de Dick Maas (AMSTERDAMNED, L’Ascenseur) qui revient sur le devant de la scène après 9 ans de disette. Quelle bonne surprise ! Enfin un film montrant le véritable visage de Saint Nicolas (le Père Noël nordique) : un zombie revenant tous les 5 décembre de pleine lune pour mettre à feu et à sang la bonne vieille ville d’Amsterdam. Malgré une fin quelque peu ratée, le film peut être considéré comme un bon vieux slasher à tendance cheap qui ne déplaira aucunement aux amateurs de nanars et à tous ceux qui veulent se payer une bonne tranche de rigolade (agrémentée de quelques jumpscares). Les films suivants sont RE-ANIMATOR et LES NUITS DU BOURREAU DE JADE.
LES NUITS… ayant déjà été chroniqué de ci de là et Harley ne portant pas Re-Animator dans son cœur (hérésie), nous décidons de rentrer, à pied, épuisés.
Levé à 8h15 pour récupérer les billets de la journée, Corvis affronte l’horreur qui se cache dans cette ville : aucun magasin ne vend de chargeur de batterie pour sa caméra ! (ce qui n’aurait eu aucune incidence si le nôtre n’avait pas rendu l’âme la veille, nous forçant au chômage technique)

Exit les interviews, adieu les belles images du festival, les rencontres avec les festivaliers et les bénévoles. La mort dans l’âme, nous nous rendons à notre première séance prévue à 15h30 (car les Suisses sont gentils et nous laissent la matinée de libre pour nous reposer) pour découvrir THE MURDERER (THE YELLOW SEA) d’Hong Jin-Ha. Ce dernier qui nous avait bluffés avec son premier film THE CHASER, réitère son exploit. Certes celui-ci semble plus embrouillé (sans doute du au fait que le monteur a décidé de violer la règle des180° et des 30° en même temps), il n’empêche que les 2h40 passent vite tellement le spectateur est pris dans cette histoire de meurtres et de conspirations dans une Corée corrompue. On enchaine avec GOOD NEIGHBOURS, film canadien qui nous narre l’histoire de voisins pas si biens sous tout rapports. Une grande déception car l’histoire est en elle-même très intrigante, et pourtant, il manque tellement d’éléments que l’on ne peut pas forcément l’apprécier de bout en bout. 
Nous tombons de Charybde en Scylla en allant voir URBAN EXPLORERS, film allemand dans lequel des jeunes rebelles décident avec l’aide d’un guide de découvrir les souterrains berlinois afin de se rendre dans un bunker datant de la Seconde Guerre Mondiale. Pourtant, tout le monde le sait, dans les sous-sols citadins se cachent des gens pas très très gentils. Bon, au moins ici ce ne sont pas des nazis la menace, mais un bon vieux communiste pré chute du mur. Sans doute le seul bon point car l’histoire est lente, les acteurs n’ont aucun charisme et la caméra à l’épaule c’est comme les cacahuètes : c’est bon mais il ne faut pas en abuser. Et quand en plus le film ratisse large entre CREEP, THE DESCENT et STAG NIGHT, ça devient carrément indigeste.
La soirée se termine avec UNDERWATER LOVE, une comédie musicale érotique avec des créatures imaginaires typiquement japonaise. Corvis, endormi au bout de vingt minutes n’aura pas profité du grand n’importe quoi qu’est ce film ! (et pourtant j’ai essayé)


Ça chante faux, ça danse mal, ca joue moyennement, mais bon, voir une jeune fille partir à la recherche de la Perle Anale avec son ami Kappa, c’est quand même une preuve que le réalisateur a bon goût ( ?) en matière de gag scénaristique. Et c’est ainsi que cette deuxième journée au NIFFF s’achève.
Le début des séances du troisième jour est sponsorisé par cette merveilleuse radio qui est Nostalgie (j’aime et j’assume). Première séance : DRILLER KILLER d’Abel Ferrara présenté par Lars Nilsen (programmateur du célèbre SXSW d’Austin). Une belle descente aux enfers d’un artiste dans un New York peuplé de junkies et de clochards. Deuxième séance : BLOOD FEAST présenté par Herschell Gordon Lewis HIMSELF ! C’est donc par sa bouche que nous apprenons comment ce film s’est construit et a donné naissance au mouvement GORE. Sa voix suave a provoqué en moi des sensations jusqu’alors inconnues. Je voulais me lever, m’approcher de lui et lui susurrer : « Would you be my gran-pa ? ... Pleeaaaaaase… [Yeux de chat potté] Il faut avouer qu’avec ses airs de papi et son pot de pop corn, il donne envie Herschell ! 
La troisième séance devait être LES YEUX SANS VISAGE mais la loi de Murphy est plus forte. Il faut avouer qu’il y a un truc horrible en Suisse (mis à part le manque flagrant de chargeurs), ce sont les boites de thon au curry vert. QUI PEUT MANGER CETTE HORREUR ? Parce que l’aspect, la consistance et le goût sont horribles pour nos papilles gustatives de français de France (un petit COCORICO s’impose).

Nous nous rabattons donc sur des chappattis préparés sous nos yeux dans un des nombreux stands du jardin anglais où se côtoient cuisine chinoise, gastronomique et bar lounge, tout en attendant la prochaine séance, le SUPER de James Gunn. Car oui, non content d’avoir une solide programmation, le NIFFF se pare d’à-côtés tout à fait goutûs, qu’ils soient gustatifs ou artistiques (on vous reparlera plus tard du salon littéraire, des conférences et des expos).
Last but not least, une petite surprise pour ce dernier film (tardif, 00h15) de la journée qu’est GRAVE ENCOUNTERS. Sur le papier, le film des Vicious Brothers (ça ne s’invente pas) a tout pour irriter le spectateur noyé de « found footage » depuis le retour en grâce de celui-ci à la fin des années 2000, d’autant qu’il a l’air de lorgner volontiers du côté de BLAIR WITCH et PARANORMAL ACTIVITY, deux œuvres à succès, mais de sinistre mémoire pour le cinéphile de bon goût. Heureusement, ce film, narrant la dernière émission d’une équipe de chasseurs de fantômes télévisés, a la bonne idée d’arborer un ton caustique pendant plusieurs bobines, tirant à boulets rouge à la fois sur la télé réalité sensationnaliste et sur la vague cinématographique décrite plus haut. Autre bonne idée, il ne cherche jamais à faire peur. Du coup il y arrive régulièrement, tout en ne faisant que raconter une histoire qui lorgne sévèrement du côté de la 4ème Dimension et Silent Hill, et en y appliquant un rythme de train fantôme soufflant le chaud mouvementé et le froid statique qui manquait cruellement aux films soporifiques d’OREN PELI. Et si le film peine à finir et tire en longueur, c’est bien par excès d’idées, un travers qu’on pourra lui pardonner aisément.
C’est en dissertant sur GRAVE ENCOUNTERS (pour éviter de flipper du silence et de l’ombre) que nous rentrons donc à pied, une nouvelle fois, en attendant la suite des événements.

Voili voilou, je vous posterai la suite une autre fois, là je dois partir à la conférence donnée par Jack Ketchum sur la littérature et le cinéma! Bisous mes ptits canards!

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